ANCIENNES ATTRACTIONS

PIROUETTES DU VIEUX MOULIN

Les Pirouettes du Vieux Moulin était une attraction unique du parc Parc Disneyland évoquant The Old Mill l'un des premiers films en couleur des Walt Disney Pictures de la série Silly Symphonies.
Le concept de cette attraction remonte à 1954 pour le parc de Disneyland mais n'avait jamais été construite. 35 ans plus tard, un Imagineer ou « imaginieur » se rappela avoir vu le croquis original, le fit ressortir des archives et s'en inspira grandement pour construire l'attraction dans le parc français.
Le parc de Parc Disneyland comprenait depuis son ouverture en 1992 un petit restaurant hébergé dans un moulin situé entre l'Alice's Curious Labyrinth et It's a Small World. Cette zone était conçue pour rappeler le Benelux.
En 1993, afin de relancer le parc plusieurs petites attractions ont vue le jour dont le duo Casey Jr - Le petit train du cirque/Le pays des contes de fées construite derrière la ligne de chemin de fer du Disneyland Railroad dans le prolongement de la zone Benelux. De plus, une "grande roue" faite avec des seaux en bois a été ajoutée derrière le moulin pour en faire une attraction. À Noël, les seaux sont remplis de cadeaux car l'attraction est inutilisable durant les intempéries. L'attraction fermée durant toute l'année 1999 puis rouverte en 2000 est depuis 2002 totalement fermée. Toutefois le moulin accueille toujours un snack.
Ouverture : 6 juin 19931 Réouverture : 2000
Fermeture : 1999 puis 2002
Nombre de seaux : 8
Capacité : 4 personnes
Type d'attraction : roue à seaux.
Conçu à l'origine (en 1993)en tant qu'attraction The old Mill "Les pirouettes du vieux moulin" s'inspire du court métrage des studios Disney de 1937 du même nom.
Mais au delà c'est une partie du patrimoine Hollandais qui y est représenté.
Nul Autres que le célèbre écrivain néerlandais Serge van Duijnhoven ne peut exprimer ce que représentent ces Moulins: On ne peut pas imaginer les Pays-Bas sans moulins. Mais ils n’ont pas seulement servi à inspirer les grands peintres flamands. Sans eux, la moitié du pays n’existerait pas.
Enfant, je voyais les moulins à vent comme des hélicoptères qui survolaient le paysage de mon imagination.
Leurs formes étonnantes me paraissaient à la fois futuristes et archaïques. C’étaient des engins étranges, hors du temps, voguant sur les éléments: la terre, l’eau, le vent.
Mon père, ingénieur en hydraulique dans le Brabant septentrional, m’emmenait parfois sur un polder, où un meunier bossu m’enseignait «la langue» des moulins: «un moulin, toutes toiles dehors, marche «en tête», me disait le bonhomme, et lors des tempêtes, il marche «les jambes nues»». Les moulins pouvaient être «en joie» ou «en deuil»; ils pouvaient faire leur travail dans la solitude d’un polder ou en couple sur le bord du boezem (bassin de polder à proximité de la rivière et au-dessus de son niveau d’eau). Chacune de ces visites était pour moi une expédition aventureuse vers un monde irréel. Un monde fait d’eaux sombres et stagnantes, recouvertes d’une écume blanche, de réservoirs sentant le moisi, de vents bruissants et d’odeurs fortes.
Lorsque je me suis rendu dans le domaine de Kinderdijk-Elshout, situé au nord-ouest de l’Alblasserwaard (les terres en bordure de l’eau), j’ai découvert avec joie qu’il avait la même odeur que ces stations de pompage de mon enfance. Une odeur d’eau douce, de pierre fraîche, de gasoil, de cambouis et d’outillage. Curieux, je me suis d’abord dirigé vers l’usine. J’ai rôdé parmi les grandes machines... et je suis arrivé dans l’atelier de réparation.
 Devant ses baies vitrées, j’ai eu le souffle coupé. Le polder, les digues le long des deux canaux, le large lit de la rivière Lek, les jonchères ondulantes dans les deux bassins supérieurs, les 19 moulins, à même l’horizon, soutenant fièrement un ciel sombre et menaçant… sont comme dessinés par Ruysbroeck, Rembrandt, Mesdag ou quelque autre magicien du pinceau. Seul un bâtiment gris, au loin, et un curieux complexe d’appartements en forme de ferry-boat, rappellent le présent.
Non loin de la mer et à l’embouchure de quelques fleuves abondants, l’Alblasserwaard a toujours vécu à proximité et sous la menace de l’eau. Il a été inondé au moins une trentaine de fois. Le dernier raz-de-marée catastrophique, en 1953, a coûté la vie à 1 800 personnes. L’inondation la plus tristement célèbre reste celle de 1421, quand dans la nuit du 18 au 19 novembre, les flots ont englouti quelque 60 villages. La légende rapporte qu’un chat aurait alors réussi à maintenir en équilibre un bébé dans son berceau, au milieu des vagues déchaînées. La digue sur laquelle le berceau se serait échoué a été nommée Kinderdijk, «la digue de l’enfant».
L’histoire néerlandaise doit beaucoup aux moulins à vent. Les digues ont permis la création de la partie ouest des Pays-Bas, certes, mais ce sont les moulins qui ont maintenu les terres endiguées habitables. Sans eux, la moitié de la Hollande actuelle n’existerait pas. Les hommes auraient fini par abandonner ces terres, las de leurs vaines batailles contre l’eau.
«Dieu créa le monde, mais les Hollandais créèrent la Hollande», disait René Descartes. Le philosophe français connaissait bien le pays pour y avoir vécu, mais il n’avait pas vu tout à fait juste. Il y a plus de 5 000 ans, les hommes habitaient déjà de nombreux endroits gagnés sur l’eau et survivaient dans les marécages.
Pour preuve, les restes d’un canoë et d’un squelette féminin (baptisé Trijntje), découverts lors des travaux sur la Betuwlijn, une nouvelle ligne de chemin de fer très controversée.
Les premiers longs canaux de drainage dans l’Alblasserwaard datent du xie siècle. Cent ans plus tard, une digue entourait déjà la quasi-totalité du domaine et les bassins des deux courants qui traversent l’Alblasserwaard, l’Alblas et le Giessen, étaient aménagés. Ils sont devenus respectivement les districts du Nederwaard (la basse terre) et du Overvaard (la haute terre). En 1277, le comte Floris V de Hollande créait l’Administration des eaux et polders de ce district, organisme chargé de l’entretien des digues. Mais tous ces efforts se sont révélés insuffisants. A la suite d’une grande inondation survenue en 1726, il fallut se rendre à l’évidence: des moulins de drainage étaient indispensables.
Une première rangée de huit moulins circulaires en pierre ont été construits en 1738, dans le Nederwaard.
Deux ans plus tard, le même nombre de moulins, mais cette fois-ci octogonaux et en bois, avec des toits de chaume, ont été érigés parallèlement aux premiers, dans l’Overwaard. Le réseau a été enrichi au fil du temps, avec de nouveaux moulins, écluses et stations de pompage. Ce système d’irrigation hydraulique innovateur a acquis une certaine réputation sous le nom de «drainage par paliers». Les moulins drainent tout d’abord l’eau dans les bassins des polders inférieurs. De là, ils la conduisent vers les réservoirs surélevés. Enfin, l’eau excédentaire est évacuée dans la rivière, en passant par une demi-douzaine d’écluses.
Aujourd’hui, les moulins sont tous maintenus en état de fonctionnement, prêts à servir en cas de défaillance du matériel moderne. Et ils sont tous habités. Une balançoire dans un jardinet, des légumes dans un potager, une chaloupe de pêcheur tirée sur la berge en témoignent. Un seul moulin est ouvert au public durant l’été.
A l’intérieur, on peut non seulement se faire une idée de la taille impressionnante des roues à aubes mais aussi se représenter la vie frugale du meunier et de sa famille.
10 000 moulins en 1860, 900 aujourd’hui Dans le moulin même, on se sent comme sur un bateau en pleine mer. Lorsqu’il tourne, ses boiseries grincent de toutes leurs nervures. A l’entrée, une cage est suspendue, renfermant un rat musqué mort. Au début du siècle dernier, les rats musqués ont été importés pour leur fourrure de Tchéquie et d’Amérique, mais, très rapidement, ils sont devenus une véritable plaie pour les habitants, car en creusant et en grattant, ils causaient d’importants dégâts aux digues. De nos jours, on les chasse encore massivement. Comestibles sous le nom plus appétissant de «lapins des eaux», ils sont préparés dans une sauce au vin.
«Pour rien au monde je ne voudrais vivre dans ces moulins, ne cache pas Henk Bronkhorst, qui gère ces habitations pour le compte de la Haute inspection des polders. Trop d’humidité, trop peu d’espace et trop de désagréments!» Pourtant, il se réjouit de leur inscrïption sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
«Grâce à cette reconnaissance, nous pourrons sans doute les sauver du démantèlement», dit-il.
En effet, les moulins à vent hollandais ont subi un sort terrible. Vers 1860, ils étaient près de 10 000.
Aujourd’hui, il n’en reste pas plus de 900. Et le fait que ceux de Kinderdijk aient pu être conservés en aussi grand nombre relève du miracle. En 1950, l’Administration des polders s’apprêtait à démolir tous ceux qui étaient «hors service». Remplacés par des pompes hydrauliques à gasoil capables d’évacuer l’eau excédentaire beaucoup plus rapidement, ils étaient perçus comme des objets inutiles et trop coûteux à entretenir. Grâce à la reconnaissance internationale qu’ils ont gagnée, leur avenir semble désormais assuré et Bronkhorst espère pouvoir récolter plus facilement les fonds nécessaires à leur restauration. «Nous en avons vraiment besoin.
La pierre des moulins ronds est devenue poreuse au cours des années et un cinquième moulin est en train de s’écrouler», explique-t-il.
La gestion du domaine des moulins n’est pas tâche facile. Les communes, les paysans, les calvinistes, les hommes d’affaires et les administrateurs se sont régulièrement querellés au sujet de l’entretien des moulins, de la construction des voies d’accès et des parkings, du coût des projets… L’inscrïption du site sur la Liste du patrimoine mondial a encouragé la création d’une association chargée de gérer les intérêts de tous les moulins de ce domaine.
A l’entrée de Kinderdijk, à l’ouest des écluses, se dresse le Gemeenlandshuis, la maison communale. C’est ici que dans les moments difficiles, les administrateurs jugeaient l’ampleur du danger et décidaient quelles mesures prendre. Pendant les réunions de haut niveau, ils prenaient des repas copieux, dans une salle décorée de toiles de maîtres du XVIIe siècle. L’inspection de l’Overwaard avait l’habitude de recevoir les nouveaux membres de sa direction en leur servant du vin dans une coupe qui pouvait en contenir un litre. Le candidat était invité à tout boire d’une traite, puis à écrire un poème dans le livre de la maison communale. En voici un: «La coupe me fut offerte/avec ces paroles: bois-la, confrère/ puisque tu t’es risqué à ce poste/ici c’est l’eau que l’on repousse, non le vin».
Depuis la maison communale, on se rend facilement aux moulins de l’Overwaard. Plus on avance vers la digue centrale, plus on recule dans le temps. Les voitures cèdent leur place aux vaches et aux moutons, qui paissent tranquillement. On n’entend plus que le jacassement des oiseaux aquatiques, des butors, des hérons pourpres, des hirondelles de mer, le chant d’un coq, le murmure des roseaux et du vent. On respire l’odeur des pommes mûres tombées des arbres. Je reste silencieux à la vue de cinq parapluies vert mousse, qui abritent la patience de quelques petits vieux en train de pêcher. Les ailes des moulins tournent obstinément et s’acharnent à combattre le vent. Un vent force six, à l’échelle de Beaufort.
Mais que drainent-ils, donc, les moulins? Que transportent-ils, d’ici à là?
Le symbole du combat jamais achevé pour garder la terre Le réseau de Kinderdijk est le symbole du paysage de moulins typiquement néerlandais, en voie de disparition.
Mais pour les Néerlandais, il est aussi le symbole du combat jamais achevé pour garder la terre. «La terre continue de s’enfoncer, dit Henk Bronkhorst, et le niveau d’eau général a augmenté ces dernières décennies.
Nous avons dû ajouter au bassin supérieur un autre réservoir, une sorte d’entonnoir pour pouvoir rassembler encore plus d’eau, ainsi qu’une pompe de plus dans les écluses.»
Chevauchant sur son canasson Rossinante, Don Quichotte s’attaquait aux moulins. Avec les moulins pour seule arme, les Hollandais s’attaquent à l’éternelle avancée des eaux.
Selon certaines prévisions, dans quelques centaines d’années, le pays n’existera plus, à cause du réchauffement planétaire. L’eau reprendra aux hommes ce qu’ils ont conquis sur elle. L’Histoire nous dira s’ils ont été aussi téméraires que le seigneur de la Mancha.
Que drainent-ils, les moulins de Kinderdijk? C’est le temps qu’ils irriguent…